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Submergé par le Créateur

Citations du Chapitre 4

Il y a différentes sortes de craintes : certaines sont bonnes et appréciables, d’autres sont mauvaises et terrifiantes. Il y a une juste crainte de Dieu et une crainte pécheresse de Dieu. Il y a encore plus de sortes de craintes : différentes sortes de crainte de Dieu qui sont justes.

Jean Calvin dit qu’il y a deux étapes, ou deux niveaux de connaissance de Dieu : la connaissance de Dieu le Créateur et la connaissance de Dieu le Rédempteur en Christ. Tout comme il y a deux niveaux de connaissance de Dieu, il y a deux bonnes manières qui leur correspondent de craindre Dieu : craindre Dieu le Créateur et craindre Dieu le Rédempteur en Christ.

« Éternel, notre Seigneur ! Que ton nom est magnifique sur toute la terre ! »

La première sorte de crainte juste est celle qui nous fait trembler et qui rend nos jambes flageolantes devant le fait que Dieu est le Créateur. Dieu est saint, majestueux, parfait, tout-puissant et éblouissant dans toutes ses perfections.

Éternel, notre Seigneur !
Que ton nom est magnifique sur toute la terre !
Toi qui établis ta majesté au-dessus des cieux…
Quand je regarde tes cieux, ouvrage de tes mains,
La lune et les étoiles que tu as établies :
Qu’est-ce que l’homme, pour que tu te souviennes de lui ?
Et le fils de l’homme, pour que tu prennes garde à lui ? …
Éternel, notre Seigneur !
Que ton nom est magnifique sur toute la terre !

Psaume 8.2,4,5,10

Telle est, selon l’Écriture, la cause de la crainte et du tremblement qui ont accablé les saints toutes les fois qu’ils ont senti la présence de Dieu. Lorsque nous voyons ceux qui, loin de Dieu, étaient pleins d’assurance et allaient la tête haute, faire preuve, dès que Dieu leur manifeste sa gloire, de crainte et de peur au point d’être angoissés, voire paralysés, par l’horreur de la mort, et être quasi anéantis, nous pouvons bien conclure que les hommes n’éprouvent jamais autant le sentiment de leur pauvreté que lorsqu’ils l’ont comparée à la majesté de Dieu. De nombreux exemples d’une telle angoisse se trouvent aussi bien chez les juges auxquels Dieu a confié la charge de gouverner la Judée que chez les prophètes, d’où la phrase coutumière au sein du peuple ancient : « Nous allons certainement mourir, car nous avons vu Dieu ! »

Jean Calvin1

Manoah dit à sa femme : Nous allons certainement mourir, car nous avons vu Dieu.

Judes 13.22

Alors je dis : Malheur à moi ! Je suis perdu, car je suis un homme dont les lèvres sont impures, j’habite au milieu d’un peuple dont les lèvres sont impures, et mes yeux ont vu le Roi, l’Éternel des armées.

Ésaïe 6.5

Cet émerveillement envahissant et abasourdissant est ce qui se produit quand on considère la majesté du Créateur. Il est juste que la peur tremblante soit la réaction appropriée devant le Créateur. La sainteté du Seigneur souverain est phénoménale, débordante et éblouissante. Ne pas le craindre serait une folie aveugle.

Dans la splendeur de la majesté du Créateur, nous devrions nous sentir humiliés. Dans l’éclat de sa pureté, nous devrions avoir honte. Une telle connaissance du Créateur produit une crainte qui conduit à l’humilité, à la repentance et au mépris de toute autosatisfaction et toute vanité.

La crainte du Créateur chez les non-croyants

D’une certaine manière, tout le monde, pas seulement les chrétiens, peut ressentir en partie la crainte du Créateur. L’aspect terrifiant conduit à considérer à quel point le Créateur doit être redoutable, mais ne mène pas plus loin. On ne fait que craindre, on n’aime pas le Créateur.

La chose qui est inconnue, mais dont on sait qu’elle existe, sera toujours plus ou moins terrifiante. Quand elle est connue pour être incomparablement plus grande que nous, pour avoir des droits sur nous et pour nous donner des ordres, plus elle est appréhendée d’une manière vague, plus il y a de la place pour l’anxiété, et quand la conscience n’est pas claire, cette anxiété pourrait bien finir par devenir de la terreur. C’est de la nature de l’esprit qui se préoccupe de la question du Suprême, considéré comme créateur ou chef, que dépendra le type ou l’intensité de la terreur. Aucune idée exaltée de Dieu n’appartient à cette terreur ; ceux qui le craignent le plus sont ceux qui l’imaginent comme étant aussi mauvais, mais plus puissant qu’eux, et pouvant aisément leur imposer sa volonté arbitraire. Qu’ils le voient juste un peu plus élevé qu’eux ne leur donne aucunement envie d’être unis à lui : qui pourrait être aussi éloigné que ceux qui sont sur le même niveau de la haine et de méfiance ? La puissance sans l’amour et la dépendance là où il n’y a pas de droiture éveillent une adoration sans dévotion, une répugnance de flatterie servile.

George MacDonald 2

La Crainte du Créateur chez les croyants

Puissance éternelle, dont la haute demeure
Devient la grandeur d’un Dieu,
Longueurs infinies au-delà des limites
Où les étoiles reprennent leurs petits tours.

La marche la plus basse autour de ton trône,
Est trop haute pour les pieds de Gabriel ;
En vain, le grand archange tente
D’atteindre ta hauteur, les yeux émerveillés.

Tes beautés éblouissantes pendant qu’il chante,
Il cache son visage derrière ses ailes,
Et des rangs de trônes brillants tout autour
Tombent à terre pour adorer et se répandent sur le sol.

Seigneur, que feraient la terre et les cendres ?
Nous adorerions aussi notre Créateur ;
Du péché et de la poussière, à toi nous nous adressons en pleurant,
Le Grand, le Saint et le Très-Haut !

La Terre de loin a entendu ta renommée,
Et les vers ont appris à zézayer ton nom ;
Mais, Ô ! les gloires de ton esprit,
Abandonnent au loin toutes nos pénsées.

Dieu est dans le ciel, et les hommes en dessous ;
Que nos mélodies soient brèves, nos paroles peu nombreuses ;
Une révérence sacrée inspecte nos chants,
Et la louange reste silencieuse sur nos langues.

Isaac Watts, “Eternal Power, Whose High Abode” 3

Watts ne connaissait pas seulement Dieu le Créateur, il connassait aussi Dieu le Rédempteur en Christ. Notre admiration devant la magnificence du Créateur et la joie que nous en éprouvons croissent quand nous comprenons quelle set la parfaite magnificence du plus tendre Sauveur. Quand nous connaissons Dieu en tant que Rédempteur, nous sommes libérés de toutes les peurs que ce Dieu impressionnant pourrait être contre nous. Nous sommes complètement libres de prendre plaisir in lui en tant que Créateur.

Il est possible que ceux qui vivent totalement sans la grâce puissent avoir une vue claire, ainsi qu’une très forte perceptions de la grandeur de Dieu, de sa puissance phénoménale, et de sa majesté impressionnante. Car c’est ce qu’ont les démons, bien qu’ils aient perdu la connaissance spirituelle de Dieu, laquelle est composée d’un sentiment de l’amabilité de ses perfections morales. Ils sont parfaitement dépourvus de tout sens ou de toute appréciation de ce genre de beauté, pourtant, ils ont une très grande connaissance de la gloire naturelle de Dieu ou sa terrible grandeur et sa majesté ; cela ils le contemplent et sont affectés par l’appréhension de ces choses, et ainsi ils tremblent devant lui.

Jonathan Edwards 4

Même si les croyants one une crainte adoratrice de Dieu, « nous, qui croyons en Jésus, n’avons pas peur de Dieu, même s’il est notre Roi5 ». Car nous connaissons le merveilleux caractère de celui qui règne : le souverain Créateur est un Rédempteur bienveillant et miséricordieux. Ceux à qui l’on a seulement ou principalement enseigné que Dieu est Roi et Créateur ne connaîtront rien d’autre qui la terreur. Seuls ceux qui ont aussi l’occasion d’entendre parler de la gracieuse rédemption de Dieu en faveur des pécheurs commenceront à ressentir le plaisir en leur Créateur.

En contemplant la vaste étendue d’eau, en regardant les innombrables étoiles, en examinant les ailes d’un insecte, et en voyant là l’habileté incomparable de Dieu manifestée dans ce qui est minuscule, ou en restant à l’extérieur pendant un orage, en regardant le mieux possible les éclairs et en écoutant le tonnerre de la voix de Jéhovah, ne vous êtes-vous jamais vu rétrécir et dire : « Grand Dieu ! Comme tu es terrible ! », pas effrayé, mais rempli d’une grande joie, comme l’est un enfant qui se réjouit de voir la richesse, la sagesse ou la puissance de son père, heureux et bien chez vous, mais vous sentant si petit !

Charles Spurgeon 6

Spurgeon tremblait de plaisir (et non de peur) parce que l’immensité des cieux, la complexité des insectes et la puissance du tonnerre venaient toutes de « la richesse de son père, de la sagesse de son père, de la puissance de son père ». Il savait que le Créateur était son Père en Christ.

Les bienfaits de cette crainte

Rassurés par la connaissance que ce Créateur impressionnant et redoutable est leur tendre Rédempteur, les chrétiens peuvent se réjouir de la majesté irrésistible du Créateur. Contempler la splendeur de Dieu, et ainsi, raviver notre admiration remplie de crainte est au cœur de la santé chrétienne.

Nous tous, qui le visage dévoilé, reflétons comme un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur, l’Esprit.

2 Corinthiens 3.18

La grandeur de Dieu attire notre regard vers le haut et nous empêche de nous concentrer sur nous-mêmes.

Or, la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ.

Jean 17.3

Centre d’entre nous trouvent-ils des altérations dans la grâce qui dominent en nous ? Une absence d’émotion, de la froideur, de la tiédeur, une sorte de stupidité ou d’absurdité spirituelle s’abattent-elles sur nous ? […] Nous pouvons être assurés qu’il n’y a aucun meilleur chemin vers notre guérison et notre délivrance, oui, aucun autre que celui-ci, à savoir acquérir une vision renouvelée de la gloire de Christ par la foi, et y demeurer constamment. La contemplation constante de Christ et de sa gloire, mettant en avant sa puissance transformatrice pour le renouvellement de toute grâce, est le seul soulagement dans ce cas.

John Owen 7

Il est impossible d’exprimer à quel point le Créateur est phénoménal et fascinant. Il est majestueux, un feu dévorant dont la splendeur cause la terreur des pécheurs et le plaisir des saints.

Notre sentiment de n’être rien devant Dieu et son immensité devrait nous humilier. Toutefois, ce n’est pas la seule facette de la sainteté de Dieu qui nous rend humbles. Plus que l’immensité de Dieu, l’humilité et la grâce du Rédempteur, manifestées ultimement dans la croix, alimentent une humilité plus profonde et plus sincère chez les croyants.

La crainte de Dieu qui est l’essence de la sainteté ne se résume pas, toutefois, à la terreur qui est produite par l’appréhension de la colère de Dieu. S’il y a une raison pour que cette terreur existe, alors en être destitué est le signe d’une impiété endurcie. Mais la crainte de Dieu, qui est le fondement de la sainteté et ce en quoi la sainteté pourrait consister, est beaucoup plus inclusive et déterminante que la crainte du jugement de Dieu. Et nous devons nous rappeler que la peur du jugement ne pourra jamais par elle-même produire en nous l’amour de Dieu ni la haine du péché qui nous rend susceptibles de mériter sa colère. Même le fait de subir la colère ne produira pas en nous la haine du péché ; cela va produire un plus grand amour du péché et une inimité envers Dieu. Le châtiment en lui-même n’a aucun pouvoir de régénération ou de conversion. La crainte de Dieu en laquelle consiste la sainteté est la crainte qui force à l’adoration et l’amour.

John Murray 8

Les chrétiens ont besoin d’aller plus loin que le fait que le Dieu vivant est le Créateur pour comprendre quelle sorte d’être Dieu est en lui-même. Connaître Dieu le Rédempteur en Christ rendra notre crainte chrétienne distincte de la crainte éprouvée et manifestée par les dévots des autres dieux. Cela est nécessaire pour que notre crainte soit spécifiquement et joyeusement chrétienne.


  1. Jean Calvin, Institution de la religion chrétienne, Aix-en-Provence/Charols, France, Kerygma/Excelsis, 2015, p. 5.
  2. George MacDonald, Unspoken Sermons, Second Series, Londres, Longmans, Green & Co., 1885, p. 73.
  3. Isaac Watts, « Eternal Power, Whose High Abode » [Puissance éternelle, dont la haute demeure], trad. libre, 1706.
  4. Jonathan Edwards, Religious Affections, dans The Works of Jonathan Edwards, John E. Smith, éd., New Haven, Conn., Yale University Press, 1959, vol. 2, p. 263.
  5. C.H. Spurgeon, « A Fear to Be Desired » dans The Metropolitan Tabernacle Pulpit Sermons, 63 vols., Londres, Passmore & Alabaster, 1855-1917, vol. 48, p. 498.
  6. Spurgeon, « A Fear to Be Desired », p. 496.
  7. John Owen, The Glory of Christ [La gloire de Christ], dans The Works of John Owen, éd. William H. Goold, réimpr., Édimbourg, Banner of Truth, 1965, vol. 1, p. 395.
  8. John Murray, Principles of Conduct: Aspects of Biblical Ethics, Londres, Tyndale, 1957, p. 236.

Questions

  1. Est-ce qu’il y a juste une sorte de crainte ?
  2. Quelles sont les deux étapes de notre connaissance de Dieu selon Jean Calvin ?
  3. Comment ces deux niveaux de connaissance de Dieu sont-ils liés avec la crainte ?
  4. Expliquez la première sorte de crainte juste liée à Dieu le Créateur.
  5. Quel est le résultat de la considération de la majesté du Créateur ?
  6. La connaissance juste du Créateur produit une crainte qui mène à quoi ?
  7. Expliquez ce qu’est la crainte du Créateur chez les non-croyants.
  8. Expliquez la deuxième sorte de crainte juste liée à notre connaissance de Dieu le Rédempteur en Christ.
  9. Lorsque nous considérons la majesté de Dieu le Créateur, pourquoi n’avons-nous pas besoin d’avoir peur ?
  10. Qu’est-ce qui est au cœur de la sainteté chrétienne ?
  11. Quelle devrait être notre réponse à la contemplation de l’immensité de Dieu ?
  12. Qu’est-ce qui devrait alimenter notre humilité ?

This article is adapted from: Rejoice & Tremble by Michael Reeves

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